Les communautés de freelances : Nouvel eldorado des cabinets de conseil
- Omar BERJI
- 20 mars 2020
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 10 avr. 2024

En 10 ans, le freelancing a connu un bond de 145% avec une population en France estimée à près de 950 000 freelances sur le marché.
L’éco-système freelance est aujourd’hui très varié, avec la plus grande partie issue du monde de l’IT. Les développeurs représentent la grande majorité des indépendants, avec 26% des freelances en France.
Les métiers du conseil représentent aujourd’hui 12% de la population freelance, mais tous les spécialistes s’accordent pour dire que ce chiffre tend vers une augmentation certaine (Source: Malt)
Découvrez sixiemehomme, la plateforme référence pour les freelances issus des meilleurs cabiners de conseil.

Devenir freelance est souvent un choix.
Selon une récente étude publiée par Deloitte en 2019, 24% des répondants à leur enquête ont estimé que le freelancing sera généralisé d’ici quelques années, avec une disparition progressive du CDI.
Pour beaucoup, le CDI dans le conseil est associé à un cloisonnement entre 4 murs.
Le mur des compétences : Certes, sur papier, un cabinet de conseil peut offrir la possibilité de s’épanouir sur divers sujets au rythme des missions qui s’enchainent. La réalité est aujourd’hui autre. Elle correspond plus à la stigmatisation des consultants à une (ou des) compétence(s) donnée(s) et de ce fait, son association à un type de mission.
Le mur de la surcharge de travail : Le consultant en cabinet surfe souvent entre les vagues des propales, de ses missions, mais aussi du travail en interne pour assurer la vie du cabinet. Cette multitude de sujets est enrichissante en début de carrière mais risque à terme un essoufflement et un manque de motivation.
Le mur des augmentations salariales : L’investissement commercial ou en mission n’est pas toujours récompensé en fin d’année par une reconnaissance pécuniaire.
Le mur de la formation : Entre toutes les activités précitées du travail en cabinet, les horaires ne sont pas comptés. Quid de la formation et du développement personnel ? De facto moindre, le temps de formation devient compté et dans beaucoup de cas non satisfaisant pour les consultants.
Partant de ce constat, il n’est donc pas étonnant de voir que 90% des freelances le sont par choix, et que la moyenne d’âge d’un freelance en France est aujourd’hui de 35 ans avec une majorité de freelances avec un âge moyen compris entre 26 et 38 ans.
Le choix de devenir freelance est d’abord le fruit d’une réflexion. Il répond à une ambition de liberté et d’épanouissement personnel. Il offre le choix de refuser une mission au profit d’une autre dans le seul objectif de grandir, professionnellement d’abord, mais aussi personnellement en sortant de sa zone de confort.
Certes, devenir indépendant n’est pas de tout repos. Être son propre patron a également ses contraintes, d’abord d’un point de vue juridique, mais également d’un point de vue business. Trouver une mission, connaitre sa valeur sur le marché et la pérenniser devient la priorité ultime de tout freelance.
Par ailleurs, il est évident que nous n’avons pas tous l’âme d’un entrepreneur, et que le CDI n’est évidemment pas voué à disparaitre.
C’est plutôt une nouvelle forme de travail qui prend le pas.
Face à l’essor du freelancing, les cabinets s’adaptent
L'enjeu principal des cabinets de conseil a toujours été de répondre aux besoins du client le plus rapidement et surtout en embarquant la meilleure équipe.
Un manque de ressources en interne pouvant arriver, les cabinets peuvent désormais se tourner plus facilement vers des freelances experts dans leurs domaines, anciens consultants généralement, pour répondre aux besoins ponctuels.
L’essor du marché du freelance permet au cabinet de conseil de toujours rester compétitifs aux yeux du client. Le fast sourcing devient alors un des éléments déterminants dans la fidélisation de ses clients.
S’est organisé alors autour de l’éco système freelance un dispositif inédit de recrutement sur mission. Ce nouveau schéma de recrutement, prometteur sur papier de part son agilité, est une révolution dans le monde du conseil. C'est à où intervient par exemple des plateformes comme sixiemehomme.io qui accompagnent les cabinets de conseil à s'entourer des meilleurs consultants freelances, proposés en renfort de leurs ressources internes en moins de 48h.
Évidemment, l’idée n’est pas de remplacer un interne par un externe, mais de pouvoir contrecarrer la non disponibilité d’un consultant interne par la présence d’un consultant indépendant, expert sur un sujet, afin de satisfaire son client.
C’est dans cet objectif de satisfaction client que plusieurs cabinets de conseil de renom ont créé leur entité spécialisée dans le fast sourcing, pour s’entourer d’une communauté de consultants freelance spécialisés et experts.
Deloitte, par exemple, membre des "Big Four" cabinets de conseil de la place parisienne a su répondre à cet enjeu en créant son entité « Deloitte Open Talent », qui repose intégralement sur une communauté de consultants freelances, spécialisés dans des sujets divers et variés prêts à venir renforcer leurs équipes en cas de « pénurie » de talents en interne ou pour répondre à des besoins spécifiques.
Les consultants freelances font partie intégrante de l’équipe projet, et deviennent une force de la marque Deloitte.
Là où bon nombre de cabinets de conseil font appel à des freelances de manière opportuniste et pas toujours transparente avec le client, Deloitte a su tirer son épingle du jeu en « officialisant » le fait de travailler avec des externes en toute transparence.
Des structures, de taille plus petite que Deloitte ont aussi pris le parti de miser sur le freelancing.
Global Experts Consulting (GEC) ou DNCD consulting, deux cabinets de conseils fondés par d’anciens consultants en organisation et en management ont pris le parti de prendre le virage au bon moment en s'entourant de consultants freelances dans le but de réaliser des mission spécifiques pour leurs clients.
Ce nouveau business model, complètement assumé par les deux cabinets en question, appuie leur volonté de s’entourer de profils entrepreneurs pour les accompagner dans leur croissance.
Ces deux cabinets se sont également fixés comme objectifs de fidéliser leur communauté. Les consultants freelances qui y ont adhéré retrouvent tous les avantages d’un cabinet de conseil « classique » : l’esprit d’équipe, le développement commun, l’intelligence collective, en évitant le cloisonnement et en trouvant l’essence même du pourquoi ils sont passés freelance: la flexibilité.
La transparence dans la relation tripartite des « 3C » Cabinet, Communauté, Client forge une relation de confiance à long terme.
Désormais, il parait primordial pour les cabinets de conseil de considérer les consultants freelances comme une grande partie de leur force d'application de leurs offres au près de leurs clients, en essayant de les rassembler et les fidéliser dans une communauté. Les grands groupes continueront-ils à faire de la résistance ?
Comments